EMILIE GILQUIN

Emilie a rejoint le club au mois de septembre 2004.  A 26 ans, c’est la plus jeune de l’équipe   hors stade. Tout de suite elle a fait notre conquête avec son sourire, sa chevelure courte et flamboyante et son dynamisme. Et puis lorsque nous l’avons vu courir, elle nous a franchement amusés car son style est déroutant : une foulée courte et rasante et un port de bras qu’elle agite comme des petites nageoires. Bref, rien de bien académique, mais rudement efficace et nous avons tout de suite compris que sa place serait en tête du peloton.

Ce qui fascine Emilie, c’est la longue distance. Elle fantasme sur les Danièle, Edith et autres qu’elle désire un jour égaler dans leurs performances. C’est ce qui l’a poussée à s’inscrire  sur les 42 km du marathon de Kourou. Elle nous a épatés  car c’est la seule du club qui a osé se mesurer à cette distance. Ce n’était pas une première pour elle, car elle s’y était déjà frottée l’année dernière.

Emilie a commencé son entraînement plusieurs semaines avant je jour J et la course étant devenue sa deuxième nature elle s’en servait comme moyen de locomotion dans la vie quotidienne.

En discutant avec elle, je lui ai demandé si elle ne craignait pas le fameux mur des 30 km. Pour elle, ce mur se situait plutôt vers les 35 km car c’est à partir de là qu’elle se demandait ce qu’elle faisait dans cette galère.

Emilie est donc partie dimanche  12 mars à 6 heures du matin, sur la  ligne droite du marathon de Kourou, entourée de tous les concurrents avec qui elle allait partager cet exploit un peu fou et  accompagnée d’un membre de sa famille qui la suivait en vélo pour la ravitailler et la rafraîchir.

Les relayeurs de notre club l’ont encore vue au 36^ème km et c’est à cette distance qu’ Emilie

 s’ est effondrée. Heureusement, l’organisation très efficace du TAC et l’intervention rapide des pompiers qui l’ont emmenée à l’hôpital de Kourou ont permis que ce malaise ne prenne une tournure dramatique. Emilie est rentrée dimanche soir chez elle.

Hier , je lui ai téléphoné :  « je n’ai rien vu venir, m’a-t-elle dit, j’allais bien et puis plus rien ». La seule chose qui l’a fait enrager, c’est de n’avoir pas pu terminer sa course.